Middle East Watch
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L’Orient Le Jour
samedi 17 رمضان 1431
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L’opposant syrien et ancien député Maamoun Homsi a adressé aux Libanais, et plus particulièrement aux personnalités politiques, associations et médias qui l’ont soutenu et appuyé sa cause, un message de remerciement avant son départ du Liban et son nouvel exil à l’étranger.
M. Homsi, l’une des principales figures de proue de l’opposition syrienne, est contraint de quitter le Liban du fait que la Sûreté générale a refusé de renouveler son permis de séjour. Il a séjourné près de quatre ans à Beyrouth pour échapper à la prison en Syrie.
Dans son message, M. Homsi commence par mettre l’accent sur « la valeur inestimable de la liberté », évoquant à ce propos « les sacrifices consentis par les personnalités syriennes dans les prisons du régime pour restaurer l’indépendance et aboutir à la liberté » (en Syrie). Il a rendu hommage sur ce plan « au doyen des juristes syriens, Haytham el-Maleh, ainsi qu’à ses camarades, porte-étendards de la liberté », exprimant en outre son amertume au sujet de l’attitude des autorités libanaises à son égard. « Je suis venu au Liban parce qu’il était (et j’espère qu’il le redeviendra) une oasis de démocratie et un phare de liberté, et parce que ses habitants respectent et encadrent ceux qui sont épris de liberté, et parce que sa Constitution garantit la liberté d’expression et d’opinion. Dès mon arrivée, j’ai déposé des gerbes de fleurs sur les mausolées des martyrs, par respect pour leur sacrifice, et ma deuxième visite a été à la tente (au centre-ville) où se trouvaient ces mères qui ont perdu leurs fils dans les prisons du régime syrien. » Il a rendu hommage sur ce plan à l’action de Ghazi Aad.
Et M. Homsi d’ajouter : « Aujourd’hui, au terme de quatre ans au cours desquels je ne me suis pas immiscé dans les différends interlibanais par respect pour le Liban et pour l’esprit d’hospitalité, mon séjour s’achève par une épreuve sécuritaire et oppressive qui a duré trois mois et qui était due à la décision de me forcer à quitter le Liban. Aujourd’hui, je tairai mon amertume, dans l’espoir que mes autres frères syriens n’auront pas à subir les mêmes épreuves que moi, plus particulièrement les frères kurdes et leurs familles qui vivent dans des conditions inhumaines. Au cours de ces dernières heures passées au Liban, et après les épreuves imposées par les services de sécurité et la négligence de ceux de qui on attendait un soutien, les efforts du commissariat aux réfugiés, de l’organisation Human Rights Watch et d’Amnesty International ont réussi à nous assurer, à moi et à ma famille, un refuge digne. »
Remerciements à Samir Frangié, Souhaid, Eddé et Hamadé
« Il m’a ainsi été impossible de rester dans un pays arabe, ne fût-ce que dans une superficie de 100 mètres carrés, a poursuivi ironiquement Maamoun Homsi. Nombreux sont ceux qui auraient souhaité créer un camp ayant pour nom Guanta Arab, à l’instar du camp de Guantanamo, par respect pour la charte de la Ligue arabe. Un tel camp aurait pu être ouvert sous l’égide de la Ligue arabe et sur une terre arabe de manière à y accueillir les opposants arabes, dont notamment les intellectuels, les écrivains, les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme, du fait que la liberté d’opinion et d’expression dans le monde arabe est devenue officiellement une ligne rouge et l’un des crimes du terrorisme. »
M. Homsi a en outre indiqué qu’à la veille de son départ du Liban, il a été se recueillir sur les tombes des « martyrs de la liberté, Samir Kassir et Gebran Tuéni », de même qu’il a rendu visite aux mères des Libanais détenus dans les prisons syriennes, « qui participent au sit-in devant la Maison des Nations unies, dans le centre-ville ».
En conclusion, Maamoun Homsi a adressé ses remerciements à toux ceux qui l’ont soutenu dans son épreuve. Il a notamment cité sur ce plan « les opposants à l’étranger, arabes et kurdes », de même qu’il a remercié nommément, au plan libanais, « le député Marwan Hamadé, les anciens députés Samir Frangié et Farès Souhaid, le Amid du Bloc national, Carlos Eddé, les responsables du centre SKeyes et de l’association "Observatoire de la République", pour les efforts qu’ils ont déployés afin que Beyrouth demeure la ville des libertés et pour l’action qu’ils ont entreprise pour refuser mon départ forcé ». M. Homsi a également adressé ses remerciements aux médias audiovisuels, libanais et étrangers, ainsi qu’aux quotidiens libanais et aux sites électroniques « arabes, kurdes et étrangers » qui ont également soutenu sa cause.