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Les Palestiniens en colère : les colons saccagent une mosquée près de Naplouse

L’Orient Le jour

samedi 24 ذو الحجة 1430

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Des colons extrémistes israéliens se sont livrés à de graves actes de vandalisme dans une mosquée palestinienne proche de Naplouse (nord de la Cisjordanie) dans la nuit de jeudi à vendredi, ont indiqué hier les services de sécurité palestiniens. Selon les autorités locales palestiniennes, les colons ont mis le feu à des livres de prière, dont des Corans, et à un tapis dans la principale mosquée du village de Kfar Yassuf après en avoir fracturé la porte. Les agresseurs ont également peint un graffiti antipalestinien en hébreu, « Soyez prêts à payer le prix », ont précisé les mêmes sources et des témoins.
Des heurts se sont produits hier matin avec des militaires israéliens venus pour enquêter dans la localité et accueillis à coups de pierres. Les soldats ont riposté en tirant des grenades lacrymogènes. À la sortie de la prière, en début d’après-midi, quelque 500 villageois de Kfar Yassuf ont manifesté devant la colonie juive voisine de Tapuach, d’où seraient venus les vandales. Les manifestants ont été refoulés par des gardes-frontières israéliens.

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, en visite en Jordanie, a « condamné très vigoureusement » l’agression, accusant les colons juifs de « menacer la sécurité et la stabilité » dans les territoires palestiniens, selon son porte-parole Nabil Abou Roudeina. M. Abbas a fait porter la responsabilité de l’incident sur le gouvernement israélien et lui a demandé de « stopper les attaques des colons ».
L’administration militaire israélienne, saisie d’une plainte des habitants, a dénoncé ces actes de vandalisme et a promis d’en poursuivre les auteurs. Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a affirmé pour sa part que cette agression était « un geste extrémiste visant à empêcher les tentatives du gouvernement de relancer le processus (de paix) pour l’avenir d’Israël ». Le président du Conseil des implantations juives en Cisjordanie (Yesha), Danny Dayan, cité par la radio publique, a également fustigé un « acte imbécile et odieux », estimant qu’il « portait atteinte à la colonisation ».
Le moratoire de dix mois de la colonisation en Cisjordanie occupée décidé par Israël ne constitue pas un « véritable gel » de la construction, a par ailleurs affirmé un ministre du parti Likoud au pouvoir. « Nous n’avons pas décidé de geler la vie dans les implantations mais uniquement d’imposer certaines limites à la construction », en Cisjordanie, a déclaré le ministre sans portefeuille, Benny Begin, lors d’une réunion à Tel-Aviv jeudi soir. « Pendant ces 10 mois s’ajouteront au moins 10 000 résidents aux 300 000 qui y vivent déjà », a poursuivi M. Begin. Ce dernier, qui représente au gouvernement l’aile dure du Likoud (droite), dirigé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, fait partie de la commission interministérielle chargée de la mise en application du moratoire.
M. Netanyahu a réitéré dimanche dernier sa promesse de reprendre la construction dans les implantations de Cisjordanie occupée dès la fin du moratoire sur la colonisation décidé par son gouvernement. Le bureau du Premier ministre a l’intention d’investir 28 millions de dollars de crédits supplémentaires pour des colonies de Cisjordanie occupée où vivent 110 000 Israéliens, a par ailleurs indiqué un porte-parole. Ce projet constituerait « une étape assez grave », a estimé hier le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt. Il a indiqué avoir demandé à l’envoyé spécial de l’Union européenne au Proche-Orient, Marc Otte, « d’entrer en contact avec d’autres participants du quartette pour avoir des discussions sur ce sujet ».
Parallèlement, vingt et un manifestants propalestiniens ont été arrêtés hier par la police israélienne à la suite d’incidents à Jérusalem-Est, a indiqué un porte-parole de la police. La centaine de manifestants, parmi lesquels se trouvaient des militants de gauche israéliens et des activistes pro-palestiniens étrangers, protestaient contre l’éviction de plusieurs familles palestiniennes qui résidaient dans des maisons de ce quartier - à majorité arabe - qui ont été occupées par des colons israéliens affirmant détenir des titres de propriété légaux.


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